Kolam pour une fête agricole tamoule nommée Pongal
Le mois de Thai commence par la fête des récoltes la plus célèbre et la plus joyeuse, appelée Pongal. L'économie du Tamil-Nadu est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage, c'est pourquoi Pongal célèbre les fermiers, le bétail, le soleil, les pluies bienfaisantes et la terre.
Peu à peu, la saison musicale du mois de Margazhi (mi-décembre, mi-janvier) et les spectacles dansés s'achèvent pour laisser place au mois de Thai (mi-janvier, mi-février) connu comme le mois des mariages et autres commencements de bon augure. Ce mois béni annonce le renouveau, la fertilité et l'abondance des récoltes ; riz, cannes à sucre, curcuma et gingembre si toutefois des pluies abondantes ont imprégné la terre pendant l'année. Le mois de Thai commence par la fête des récoltes la plus célèbre et la plus joyeuse, appelée Pongal. L'économie du Tamil-Nadu est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage, c'est pourquoi Pongal célèbre les fermiers, le bétail qui travaille dans les champs, le soleil, les pluies bienfaisantes et la terre. Pongal, également appelé Makara Sankranti, marque l'entrée dans le solstice d'hiver et le début du voyage du soleil vers le nord (Uttarayanam). Toutes les communautés prennent part à ce festival qui mêle pratiques religieuses locales et sports séculaires. Ces célébrations diffèrent quelque peu d’une région à l’autre et d’une communauté à l’autre. Le festival lui-même tire son nom du plat traditionnel appelé "pongal", qui signifie "bouillir ou déborder". Il fait référence à la préparation de riz, de mung dal (haricot mungo) et de jagré cuit dans du lait. Le plat sucré pongal est préparé dans des pots en argile, offert aux dieux et déesses, ainsi qu'aux vaches, puis partagé en famille.
Bhogi Pongal
Le festival de Pongal commence le dernier jour de Margazhi et s'appelle Bhogi Pongal. Ce jour-là, Indra, le dieu de la pluie et de la foudre, est vénéré par les agriculteurs pour l'abondance des récoltes et du bétail. Bhogi est une journée importante destinée au nettoyage et au tri. On se débarrasse des objets usagés que l’on rassemble sur les trottoirs pour en faire des feux de joie. Bien que chaque année, le gouvernement lance des campagnes de sensibilisation pour garantir des célébrations sans fumée, cela n'a donné que peu de résultats tangibles. Les enfants chantent et dansent dans les rues en s'accompagnant d'un tambourin local appelé molam. La fumée âcre des pneus et du plastique brûlés envahit les villes et les villages. Les yeux larmoient, la gorge picote, et à chaque inspiration, l'épais nuage emplit les poumons. Ironiquement, l'incinération des objets est censée purifier l'âme, mais le procédé reste discutable !
Surya Pongal, célébrer le soleil
Le deuxième jour est dédié à Surya, le dieu soleil. La période Uttarayanam annonce la fin de la saison des pluies. On dit que Surya conduit son magnifique attelage de sept chevaux vers le nord dans le signe du Makara (Capricorne) et chasse les ténèbres de nos vies. Selon la croyance populaire, ceux qui meurent pendant cette période sont libérés à jamais du cycle des renaissances. Dans les kolam, le soleil apparaît le plus souvent sous la forme d’un char qu’il faut imaginer tiré par sept chevaux et dirigé par un jeune prince nimbé d’un halo et vêtu d’une tunique courte et de bottes qui suggèrent son appartenance au culte du soleil dans l’Iran ancien.
À l’instar des divinités du temple qui déambulent en procession à travers les ruelles, le kolam peut grossir démesurément et annexer totalement l’espace public lorsque celui-ci s’inscrit dans le cycle liturgique hindou. Cette extension du domestique dans le public s’inscrit dans une volonté de réaffirmer l’appartenance des familles et des voisins à une même communauté socio-culturelle. Ce sont les femmes qui tissent inlassablement en blanc ou en couleurs les symboles d'une période faste ; pots, canne à sucre, curcuma, chars solaires, vaches etc.
À continuer...