Pulli kolam, des kolam à partir d'une grille de points

Les pulli kolam ou kolam avec des points composent un répertoire florissant comprenant des variations géométriques, des entrelacs, des représentations stylisées, des divinités avec leurs montures, des lampes à huile et les pots à offrandes.

Pulli kolam, des kolam à partir d'une grille de points
Il est des kolam que l’on dessine qu’après s’être astreint à poser, de manière récurrente et en gestes mesurés, des points en forme de monticules et ceci, dans le but d’offrir une trame aux divers motifs qui viendront s’installer ici et là sur les repères indispensables à leur élaboration. En quinconce ou ordonnés les uns sous les autres, les points ou « pulli » facilitent la répétition d’un ou de plusieurs éléments graphiques autour de la figure centrale. Mais en y regardant de plus près, on se demande l’utilité de construire une telle structure quand il suffirait d’un œil averti et d’une main habile pour achever l’œuvre. Certes, le canevas facilite la tâche mais n’est-il pas plutôt une invitation à entrer en soi-même avant d’inscrire le dessin définitif ? D’élever la récurrence du geste et la sensation tactile qui en découle au rang d’expérience initiatique qui ferait écho à la prière et plus particulièrement à la répétition d’un mantra ?

Extrait de mon livre "Kolam et Kalam, peintures rituelles éphémères de l'Inde du Sud", Editions Geuthner, Paris 2010

Dessiner un pulli kolam

L’ordonnance spatiale des pulli kolam repose sur la répétition de points qui s’alignent en rangées (varisai). Des grilles de points tantôt alignés en quinconce (idaipulli) ou placés les uns sous les autres (ner pulli).

Des grilles de points alignés les uns sous les autres (ner pulli )
Des grilles de points alignés en quinconce (idaipulli)

Pour tracer des figures, on peut joindre les points d’une ligne droite ou sinueuse ou contourner les points d’une ligne unique et continue qui se croise et s’entrecroise. Ces points peuvent aussi être contournés de plusieurs lignes uniques et continues qui se superposent. (Voir sikku kolam ou kolam entrelacs)

Ces points peuvent être contournés de plusieurs lignes uniques et continues qui se superposent.

La manière la plus simple de dessiner consiste à saisir la poudre entre le pouce et l’index et à la guider sur le sol pour obtenir un point ou une ligne. Les pulli kolam ou kolam à points composent un répertoire florissant comprenant des variations purement géométriques, des entrelacs, des représentations stylisées du monde végétal et animal, des divinités bienfaisantes avec leurs montures ou leurs attributs, des objets votifs comme les lampes à huile et les pots à offrandes.

Pulli kolam avec des fleurs
Pulli kolam avec des chars de temple
Pulli kolam avec des papillons
Pulli kolam avec des instruments de musique

Extrait de mon livre : «Voyage dans l’imaginaire Indien, Kôlam, dessins éphémères des femmes tamoules » Editions Geuthner.