Maavu kolam, dessiner avec du lait de riz
L'esthétique du kolam est traditionnellement associée à la farine de riz posée à sec en fines lignes, ou mouillée en bandes plus épaisses et ondoyantes. Lors des fêtes, afin d’obtenir un kolam qui résiste plusieurs jours, les femmes préfèrent la technique mouillée.
Riz et kolam
Dans une société tamoule majoritairement agricole, la prospérité se mesure encore en termes de « champs de riz » ou de « mesures de riz ». L’étendue culturelle de cette semence de vie se reflète d’abord à travers la langue : le verbe « manger » signifie « manger du riz ». Sa dimension éminemment symbolique a fait surgir toute une culture donnant lieu à de nombreuses cérémonies. Le kolam en constitue une expression et véhicule dans l’imaginaire des Indiens du Sud la notion d’hommage aux déesses Lakshmi et Bhûdevi (la Terre). L’idée du don est également présente dans ce geste graphique, un partage qui englobe insectes, oiseaux et par extension, l’humanité entière. Plus prosaïquement et non sans malice, certaines femmes rétorqueront qu’ainsi bien nourries, les créatures ailées ou rampantes délaisseront les provisions de la maison.
Extrait de mon livre "KOLAM et KALAM, Peintures rituelles éphémères de l’Inde du Sud", Editions Geuthner
Selon les préceptes de la religion jaïne, avant chaque prière, les fidèles, hommes ou femmes ont pour coutume, de créer une décoration rituelle à l'aide de grains de riz appelé gahuli pour rendre hommage aux Tithankara ou "passeurs de gué".
L'esthétique du kolam est traditionnellement associée à la farine de riz posée à sec en fines lignes, ou mouillée (aricimavu) en bandes plus épaisses et ondoyantes. Lors des fêtes, afin d’obtenir un kolam qui résiste plusieurs jours, les femmes préfèrent la technique mouillée.
La recette du maavu kolam
Afin d'obtenir un kolam qui résiste plusieurs jours, le riz est mis à tremper plusieurs heures dans de l'eau puis broyé au mixeur jusqu'à obtenir une consistance laiteuse et onctueuse.
Un morceau de tissu de coton est trempé dans ce mélange puis déposé dans le creux de la main. Le pouce presse doucement le tissu imbibé et le liquide s'écoule le long de l'annulaire qui fait office de stylet. Si le liquide s'écoule entre les doigts légèrement écartés, on obtient simultanément deux à trois lignes parallèles.